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Du gauchisme post-moderne et certains de ses avatars* (présentation du n° 27-28-29)

samedi 28 novembre 2009

Ni patrie ni frontières reparaît après un an de silence. Nous espérons que nos lecteurs ne nous en tiendront pas rigueur et que le volume et l’intérêt de ce numéro compenseront notre retard... Nous publions en même temps que ce numéro triple, une compil’ de textes (inédits ou parus dans d’autres publications) présentés dans la revue entre 2002 et 2008 : De la violence politique.

D’octobre 2008 à septembre 2009 un certain nombre de débats ont traversé les milieux militants et notre revue tente de s’en faire ici l’écho.

Tout d’abord, la crise économique mondiale, abordée par des camarades espagnols et néerlandais. Les auteurs utilisent des mots simples et le lecteur n’aura nul besoin de se plonger dans un dictionnaire pour en comprendre la teneur.

Ensuite, la revue s’interroge de nouveau sur les rapports entre les « soutiens » [voire, pour certains, les « aidants » ! (1)] et le mouvement des « sans papiers ». Ni patrie ni frontières publie des extraits d’une brochure qui, loin de tout misérabilisme ou paternalisme, relate la lutte des travailleurs « clandestins » du Comité de grève de Viry-Chatillon. Nous reproduisons aussi la réponse de la Coordination des sans-papiers 75 au tract de la CGT qui a préparé le terrain à l’intervention du commando syndical du 21 juin 2009 contre les oc-cupants des bâtiments de la rue Charlot, à Paris, et deux autres textes qui traitent des problèmes posés par cette intervention. Une ex-adhérente nous donne son avis très critique (et souvent injuste) vis-à-vis du Réseau Education sans frontières. Et nous nous interrogeons sur les limites de la forme Réseau à travers le compte rendu d’un livre intitulé La Chasse aux enfants. Un article analyse « La grande loterie des camps », c’est-à-dire des centres de rétention administrative, les CRA. Son auteur pose de bonnes questions mais offre une vision caricaturale de l’intervention des militants de base de la CIMADE sur le terrain, militants qui combattent les expulsions gouvernementales, même si les textes de cette organisation sont – jusqu’ici – très en retrait.

La revue s’intéresse ensuite aux courants spontanéistes du « gauchisme post-moderne » (2). Pour ce faire, après le « Manifeste pour la désobéissance générale », nous reproduisons les éléments d’une discussion réalisée, entre décembre 2007 et février 2008, avec trois militants de sensibilité libertaire autour de deux livres : Les mouvements sont faits pour mourir et L’insurrection qui vient. Bien avant donc que le second ouvrage ne devienne un « best-seller » et qu’un présentateur de la chaîne réactionnaire Fox News ne conseille aux téléspectateurs américains d’en acheter la traduction anglaise pour démasquer le « véritable ennemi intérieur » aux… Etats-Unis !

Au-delà des différences importantes entre ces deux ouvrages (le premier étant nettement plus intéressant que le second, exactement à l’inverse de sa promotion médiatique), l’objectif était pour nous de comprendre ce qui pouvait, après le mouvement anti-CPE de 2006, expliquer le succès de tels bouquins parmi les étudiants les plus révoltés ; il s’agissait aussi de dévoiler la confusion de l’idéologie radicale-spontanéiste, qu’elle se réclame de l’ « autonomie », du situationnisme, des « mouvements sociaux » ou d’un patchwork de références allant de Nietzsche et Foucault aux diverses versions des théories de la décroissance, en passant par un « conseillisme » privé de toute substance, car il fait totalement abstraction de l’existence et du rôle de la classe ouvrière.

Pour illustrer la répression actuelle qui frappe certains militants étiquetés « anarcho-autonomes » par les RG et les médias, il valait mieux donner la parole à certains de ceux qui ont été emprisonnés, raison pour laquelle nous reproduisons trois de leurs lettres. Claude Guillon expose ce qu’est, selon lui, la « Généalogie d’une invention » à propos de cette « mouvance » introuvable. « Des précaires » expliquent pourquoi la gauche et l’extrême gauche ont eu peur, dans un premier temps, de s’engager autour des inculpés de Tarnac. Un article de la brochure « Mauvaises intentions » n° 2 expose ce que pourrait être cette solidarité à propos de trois jeunes (Isa, Juan et Damien) dont les « affaires » n’ont jamais bénéficié de la moindre médiatisation. Et des camarades italiens donnent leur point de vue sur la stratégie de défense des inculpés de Tarnac et surtout de leurs « soutiens ». Cette partie se conclut par une « Mise au point du Comité invisible » datée du 5 février 2009, suivie d’un texte sur les mirages de l’illégalisme, auparavant publié par la revue anarchiste À corps perdu, qui nous offre une réflexion très riche à partir de l’expérience italienne et des rapports, dans l’imaginaire populaire, entre mafieux, braqueurs de banques et militants illégalistes.

Puis Temps critiques pose son regard acéré sur « Les luttes dans l’Education nationale » et leurs limites.

Nous reproduisons ensuite plusieurs textes sur les limites et l’utilité des « contre-sommets » dont l’idéologie est souvent douteuse et confuse, quoi qu’en disent les participants qui s’expriment ici. Sacha Ismail et Colin Barker dévoilent les aspects réactionnaires d’un certain anti-impérialisme de gauche, idéologie très présente dans ces « contre-sommets ». Ces deux articles constituent une bonne introduction générale aux articles et interviews sur le Venezuela. L’expérience de ce pays est souvent présentée, par ses partisans comme par ses adversaires, à travers une propagande aussi grossière que fallacieuse. D’où l’intérêt des articles à propos de la grève du métro de Caracas, de la répression antisyndicale et de la visite du « libertaire » Chomsky au Caudillo de Caracas ainsi que l’interview des camarades d’El Libertario.

La dernière intervention israélienne a Gaza a suscité, comme d’habitude, beaucoup de polémiques. Plusieurs articles expriment des points de vue différents sur Israël et le sionisme. Les « Luftmenschen » tentent de cerner les particularités de l’« antisionisme à la française », « Sinistre Spectacle » démonte le pantin qu’est Alain Soral et le Réseau Solidaire d’Allocataires relate la visite du Dieudobus à Argenteuil.

Revenant à une question qui rôdait dans le débat autour des inculpés de Tarnac, nous offrons quelques éléments de réflexion sur les rapports conflictuels entre anarchisme et insurrectionnisme (ce dernier courant étant influencé par les écrits d’Alfredo Maria Bonanno).

Dans deux articles, le groupe Mouvement communiste revient sur la grève des ouvriers de la raffinerie de Lindsay et l’échec de Total, mais aussi quelques particularités du mouvement ouvrier et syndical britannique.

Antoine Hasard présente « La Garde rouge raconte », livre d’Emilio Mentasti sur le comité d’usine de Magneti Marelli en 1975-1979.

Le Colectivo Passa Palavra (Portugal/Brésil) nous expose quels sont ses « Points de départ » et les camarades de De Fabel van de illegaal nous décrivent la situation des Antillais néerlandais dans ce paradis de la « tolérance » qu’est la Hollande…

Bonne lecture et… à bientôt (3) !

* "Avatars" est employé ici dans son sens originel : ses incarnations diverses.

5/10/2009

Ni patrie ni frontières

1. J’ignore si ce terme est courant dans les milieux militants, mais je l’ai entendu dans la bouche d’une membre de RESF, ce qui m’a particulièrement choqué, étant donné que ce vocable fait partie du langage paramédical. Un aidant est en effet une « personne qui prête son concours à quelqu’un ayant une déficience, une incapacité ou se trouvant en situation de handicap ». On parle des « aidants » d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Comparer les « sans-papiers » à des personnes atteintes d’un handicap est pour le moins inquiétant, du moins sur le plan politique !

2. Ce qualificatif déplaira certainement aux plus radicaux d’entre eux. Bien qu’ils se retrouvent ponctuellement sur des actions ou dans des manifestations communes, il faut distinguer les courants spontanéistes radicaux (les électrons libres de l’anarchisme et de l’« autonomie ») des courants légalistes qui, parmi les altermondialistes, les « désobéissants », les écologistes, les mouvements gays, lesbiens, antiracistes, etc., ont une orientation réformiste, se sentent partie prenante de la « gauche de la gauche », voire de la gauche officielle.

Les partisans de cette gauche post-moderne légaliste désirent ardemment que leur association ou leur ONG reçoive une plus grosse part de la manne de l’Etat-providence. Ils n’imaginent même pas pouvoir « militer » sans subventions publiques et ne peuvent donc pas mordre la main qui les nourrit. Par conséquent, ils se refusent à tout affrontement avec la police (contrairement aux radicaux spontanéistes et aux gauchistes ou libertaires post-modernes). Ces lobbies citoyens (et citoyennistes) peuvent parfois gauchir un peu leur langage mais ils respectent l’ordre capitaliste, et se sont résignés à ne pas tenter de le renverser.

En ce sens, ils sont très différents des premiers mouvements féministes ou homosexuels des années 60 qui considéraient que seule une révolution sociale et socialiste pourrait libérer les femmes, briser les chaînes du patriarcat, en finir avec l’homophobie, etc. C’est ainsi qu’on est passé du FHAR à la Gay Pride (pardon, la « Marche des Fiertés ») subventionnée par les grandes entreprises et la Mairie de Paris, du MLF à la lutte pour la parité et le « respect des différences et de l’Autre » au sein des institutions bourgeoises.

3. Le prochain numéro sera composé d’un recueil de textes de Loren Goldner. Un premier volume a déjà été publié sous le nom de « Demain la révolution ». Le second contiendra uniquement des textes inédits en français.

Sommaire

Quatre crises

- Quatre crises et aucune solution en vue (Eric Krebbers, De Fabel van de illegaal), 10

- Cinq thèses fondamentales sur le capitalisme d’aujourd’hui (Balance, Cuadernos de historia), 19

Mouvements autonomes de « sans papiers » et « soutiens »

- Réponse au quatre pages de la CGT (CSP 75), 24

- Pourquoi nous refusons de quitter le boulevard du Temple, 27

- Ceux qui ont approuvé l’évacuation (blog ouvalacgt), 29

- RESF : point de vue d’une ex-militante, 33

- La chasse aux enfants, un livre du Groupe Miroir de RESF, Michel Bennassayag et Angélique del Rey (Y.C.), 45

- La grande loterie des camps, 53

- Comité de grève de Viry-Châtillon (Waara), 61

Le gauchisme post-moderne en débat 89

- Manifeste pour la désobéissance générale (Sous-Comité décentralisé des gardes-barrières en alternance), 93

- Introduction au débat sur L’insurrection qui vient et Les mouvements sont faits pour mourir, 105

- À propos de L’insurrection qui vient (débat), 113

- À propos de Les mouvements sont faits pour mourir (débat), 124

Tarnac et après ? 135

- Lettres de prison, 136 ; « Nous n’avons que trop de raisons de nous révolter » (Juan), 136 ; « Aller en taule tout en continuant à lutter pour la liberté » (Damien), 139 ; « Nous ne serons ni des boucs émissaires, ni des martyrs » (Isa), 141

- « Dissociés » italiens … et radicaux chics hexagonaux (Y.C.), 146

- Mouvance anarcho-autonome : généalogie d’une invention (Claude Guillon), 149

- La Catenaire qui cachait la Forêt, (Des précaires) 154

- Qu’est-ce que la solidarité ? 166

- Editeur « révolutionnaire » cherche auteurs travaillant gratos, 168 ; Les rapports de classe, ça existe aussi dans l’édition dite « de gauche », 170 ; Qui tient la plume et qui remplit l’encrier ? 174 ; « Gauche radicale » : Discussions et régressions (Y.C.), 177

- Mise au point du Comité invisible, 179

- Violence et sabotage : pendant les « affaires », le débat continue (Claude Guillon), 188

- Lettre ouverte aux camarades français (Quelques anarchistes italiens), 191

- Les cendres des légendes. Pour en finir avec l’apologie illégaliste, 195

Luttes dans l’Education nationale (Temps critiques), 207

Contre-sommets, 219

- Casser du flic ou devenir indicateur ? (Y.C.) 220

- Contestation du G20. Une manifestation ou une diversion ? (Communist Workers Organization), 223

- Manifester contre le G20 ? (Socialisme mondial) 226

- De la nécessité de déserter les contre-sommets illustrée par le siège de Strasbourg (Fred, CNT-AIT) 228

- Sur les contre-sommets (compte rendu d’une discussion) 233

Sur l’anti-impérialisme réactionnaire, 245

- La gauche et l’anti-impérialisme réactionnaire : la théorie de l’adaptation (Colin Barker), 246

- L’islamisme et la nouvelle gauche arabe (Sacha Ismail) 254

- Venezuela Grève des travailleurs du Métro de Caracas, 258 ; Le gouvernement bolivarien contre l’autonomie des syndicats, Rafael Uzcategui 261 ; Interviews d’El Libertario, 266 ; Chomsky, le bouffon de Chavez, Octavio Alberola, 280

- Irak : Les superstitions, les lois et les coutumes religieuses sont la honte du XXIe siècle (Houzan Mahmoud) 286

Massacres à Gaza. Sionisme et antisionisme, 291

- Pour l’arrêt immédiat de l’offensive israélienne contre Gaza ! (texte collectif), 292

- Le drame palestinien (Michel), 296

- À propos de « Pour l’arrêt immédiat de l’offensive israélienne contre Gaza » (Patsy), 297

- Questions-réponses sur le sionisme, Israël et le soutien au « peuple palestinien » (Y.C.), 299

- Sur Israel/Palestine : Guerre et génocide (Y.C.) 321

- Israel/Palestine : Guerre et génocide (Will Barnes), 322

- Qui a eu raison, les sionistes ou les socialistes ? (Socialisme mondial) 331

- Un problème bien mal posé (Y.C.), 335

- Une politique internationaliste est-elle encore possible en Israël-Palestine ? (Débat révolutionnaire), 338

- Limites de l’antisionisme (11) (Y.C.), 347

- Sur l’antisionisme à la française (Luftmenschen), 355

- Antisionistes encore un effort ! (Luftmenschen), 365

- Guesdisme et antisémitisme 372

- À propos d’Alain Soral (Sinistre spectacle), 377

- La machine à précariser s’accélère, l’extrême droite de Dieudonné tente de faire diverSion (Réseau Solidaires d’Allocataires) 391

Anarchisme et insurrectionnisme 397

- Notes sur l’anarchisme insurrectionnel (Venomous Butterfly, Willful Desobedience), 399

- À propos des noyaux autonomes de base, 407

- Critique de l’insurrectionnisme (Joe Black), 410

- Quelques précisions, José Antonio Gutiérrez D., 431

International : Grande-Bretagne, Italie, Brésil, Pays-Bas

- Lindsey : une lutte empêtrée dans le nationalisme (Mouvement communiste), 440 ; suivi de L’échec de Total 458

- Préface à La Garde rouge raconte d’Emilio Mentasti (Antoine Hasard), 467

- Points de départ, Colectivo Pasa Palavra, 471

- Trafic de drogue aux Pays-Bas, un prétexte pour diffamer les Antillais 478

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