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et les numéros précédents
Ce bulletin [d’informations sur les luttes ouvrières] vous fait découvrir différentes réalités et diverses luttes des prolétaires dans le monde. A commencer par plusieurs usines allemandes, puis Citroen-Aulnay en France, des usines automobiles en Russie, en Roumanie en Pologne et en République tchèque. Vous traverserez ensuite l’Atlantique pour découvrir une installation pétrolière au Brésil, et vous reviendrez en Allemagne, dans l’usine de Bosch-Siemens ; vous descendrez plus au sud vers le Nord de l’Italie et ses luttes ouvrières. Et vous finirez par la réalité actuelle d’une des zones économiques spéciales de l’Inde à Gurgaon. Dans ce numéro, nous avons mis l’action sur la lutte de classe en Allemagne et la situation spécifique et les luttes des travailleurs précaires et temporaires dans différents pays. En Allemagne, on assiste à l’encerclement des luttes collectives du vieux noyau de la force de travail, luttes qui sont sapées par la nouvelle division internationale du travail et étouffées par les dispositions restrictives du code du travail et le légalisme de l’appareil syndical.
Mais d’un autre côté, se manifeste la lutte, la plupart du temps individuelle, d’une nouvelle génération de travailleurs temporaires dans les centres de l’accumulation capitaliste. Ces salariés doivent affronter le bâton du Capital sans la carotte d’un emploi permanent, et ils alternent les périodes où ils perçoivent des allocations chômage et celles où ils travaillent dans des secteurs à bas salaires.
Mais des fissures commencent à apparaître, quand les salariés bénéficiant d’un CDI sont contaminés par les désillusions et l’absence de représentation des salariés temporaires, et que la pression des salaires pratiqués en Europe de l’Est fait monter la température.
« La misère est relative » contient différents échos sur le monde du travail temporaire en Allemagne. Il commence par un panorama général du travail temporaire et présente le débat officiel sur l’introduction d’un salaire minimum. Ce salaire minimum constitue en fait une mesure pour redéfinir les secteurs à bas salaires, réajuster la pression sur les chômeurs et renforcer la hiérarchie générale des salaires plutôt qu’une action « charitable ». Suivent plusieurs récits de salariés temporaires travaillant dans des secteurs industriels fondamentaux, qui ont connu des grèves notables (l’importante grève sauvage d’Opel/General Motors et la lutte à une échelle plus petite de Gate Gourmet), la pénibilité incroyable dans les usines électroniques (Flextronics et Nokia) et les aléas affectifs du travail dans les centres commerciaux et les chantiers de construction de casinos dans les villes de régions désindustrialisées.
Nous présentons ensuite un livre récemment édité en Allemagne sur une grève dans la compagnie internationale de catering : Gate Gourmet (cf. les numéros 4/2005 et 5/2006 de Prol-position en anglais). Il décrit en détail la longue bataille des salariés et la situe dans le contexte plus large de l’évolution de l’industrie aéronautique et des luttes dans ce secteur, ainsi que l’évolution du capital financier international. Mais ce livre s’attache aussi à décrire les changements intervenus dans l’organisation du travail avant la grève, ainsi bien sûr que le déroulement de la lutte elle-même. L’ouvrage contient un long journal personnel écrit par l’un des grévistes et de nombreuses interviews des salariés. Il aborde également le problème des briseurs de grèves et la façon dont le travail temporaire constitue le principal outil pour mener une restructuration dans une entreprise après une grève. « Précaires, mais pas résignés » est extrait d’un tract de Mouvement Communiste sur une grève d’ouvriers temporaires chez Citroen-Aulnay, en France. Ce texte nous communique une petite bouffée d’optimisme. Il est particulièrement intéressant si on le place dans le contexte de l’utilisation croissante du travail temporaire dans l’industrie automobile allemande.
« Le Bloc de l’Est est... bloqué » contient plusieurs courts articles sur la pression salariale dans les industries en Pologne, République tchèque, Roumanie et Russie : des conflits se sont déroulés chez Fiat en Pologne, Skoda en République tchèque, Ford en Russie, et des ouvriers chinois du textile ont fait grève en Roumanie. Le blocage de la lutte de classe en Europe de l’Ouest ne sera pas surmonté sans ce genre d’offensive des ouvriers en Europe de l’Est.
« Rencontre dans le Cyberspace » raconte une discussion entre un ouvrier brésilien du pétrole et un militant de Berlin soutenant les ouvriers indiens de l’industrie automobile. Cette rencontre démontre comment les prolétaires peuvent faire un superbe usage des moyens électroniques de communication. Nous en profitons pour vous inciter à nous écrire à propos du contenu de ce bulletin, par email ou par courrier postal, de votre ordinateur ou de votre lieu de travail.
« Nous avons voulu faire l’histoire » est paru précédemment en allemand dans la revue Wildcat et porte sur une grève chez Bosch-Siemens (BSH) à Berlin, dans une usine qui fabrique des machines à laver [cf. les articles précédents sur BSH dans les numéro 4/2005 et 5/2006 de Prol-position]. Il contient une analyse, une chronologie et des entrevues détaillées autour de cette grève qui a eu lieu dans une usine possédant une longue tradition de militantisme ouvrier. L’interaction entre les initiatives des ouvriers, les structures syndicales et la politique officielle des syndicats devient plus évidente. Face à la menace d’une fermeture de l’usine, les ouvriers ont lutté pour deux objectifs principaux : ils n’ont pas voulu sauver leur emploi à n’importe quel prix et ils ont voulu rester ensemble.
L’article pose des questions importantes : Quelle peut être notre contribution dans une telle situation, et comment pouvons-nous soutenir les éléments d’auto-libération qui se manifestent dans ce type de lutte ?
« Porto Marghera - les derniers tisons » présente un documentaire en DVD accompagné par une brochure, tous deux édités par Wildcat. Les Assemblées autonomes de Porto Marghera, organisation de lutte indépendante, regroupaient principalement des salariés de la chimie dans cette vaste zone industrielle de l’Italie, au début des années 70. D’anciens ouvriers-militants font le bilan de leur lutte contre l’impact désastreux du travail et de l’industrie sur la santé et l’environnement ; ils expliquent comment ils ont donné naissance au mouvement écologsite ; ils abordent les questions de la représentation et de la délégation, ainsi que leurs conflits avec les syndicats et les partis politiques ; ils décrivent comment ils ont élargi la lutte des usines vers les quartiers en occupant des maisons ou en pratiquant l’autoréduction des prix ; et ils racontent comment ils ont finalement été écrasés, coincés entre la répression de l’Etat et l’avangardisme (armé). Le DVD est sous-titré en anglais et la traduction anglaise de la brochure est sur le point d’être finie. Si vous voulez commander le DVD et la brochure, n’hésitez pas à nous contacter.
Dans ce numéro de Prol Position vous pouvez aussi trouver une courte présentation de Gurgaon Workers News. Ce bulletin évoque la situation de cette région misérable en plein boom économique, où l’Inde est en train de construire la plus grande zone économique spéciale. Le texte comprend des informations sur les conditions des travailleurs et leurs actions collectives [ cf. les numéros 4/2005 et 7/2006 de Prol-position].
Enfin nous proposons quelques liens avec trois articles intéressants parus sur le site Metamute. Nous espérons que vous apprécierez ce voyage... et que cela vous donnera la pêche pour continuer à lutter !