En octobre 1989, il y a eu exactement quarante ans que Mao Zedong proclama à Beijing (Pékin) la République populaire de Chine. Depuis, la Chine a traversé bien des orages. Les choses se sont accélérées d’une telle manière qui a surpris beaucoup de gens tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Chine. Si l’on veut suivre nombre d’observateurs, la Chine serait parvenue à la croisée des chemins en cette année 1989. Selon un commentateur chinois, cela aurait été le cas le 15 avril, le jour où Hu Yao-bang , ex-secrétaire général du Parti communiste chinois, démissionné en janvier 1987, mourut d’une crise cardiaque. Sa mort fut le signal d’imposantes manifestations étudiantes, prenant la dimension , comme le constate ce commentateur, d’une pression politique sur les dirigeants de Beijing et les obligeant à décider s’ils allaient continuer les réformes ou amorcer un retrait conservateur. D’autres, en Europe de l’Ouest par exemple, commentant l’événement un peu plus tard , trouvèrent que le 4 juin avait ouvert une nouvelle période dans l’histoire de la Chine.
La violence brutale de la soit-disant Armée de libération du peuple contre les étudiants sur la place Tiananmen aurait mis fin pour longtemps à la politique réformiste de Den Xiaoping. Comme Deng lui-même avait donné l’ordre de cette répression militaire, il aurait du même coup annulé tout ce qui avait été mis en oeuvre au cours des 10 dernières années,En cela , il aurait détruit l’oeuvre même de sa vie comme réformateur de la Chine,La preuve de la justesse de ces analyses était donnée par la chute de Zhao Ziyang ; il avait été le protégé de Deng , placé au sommet par lui parce qu’il était un chaud partisan de réformes extrêmes mais maintenant abandonné suite à la révolte étudiante ,
Nous pensons tout autrement Comme nous pouvons le voir, il est faux de prétendre que l’été dernier, les réformes dans la République populaire de Chine ont été mises au frigidaire pour une période indéterminée Nous ne pensons pas non plus qu’il y ait une possibilité quelconque qu’elles soient annulées et nous ne sommes pas d’accord avec ceux qui soudainement changent leur opinion sur Deng. Pour Zhao Ziyang, sa chute fut présentée comme la conséquence de l’action des étudiants. Mais il aurait perdu son poste de toute façon sans cela et un autre prétexte l’aurait justifié.
Pour commenter avec lui, un commentateur chinois dés octobre 1988 considérait d’une manière très documentée que le statut politique de Zhao Ziyang et son autorité s’étaient considérablement affaiblis. C’était juste six mois avant les événements dont nous parlons et auxquels on attribue communément sa chute. A dire vrai, le même commentateur ne croyait pas que Zhao Ziyang subirait le sort de Hu Yao-bang dans un proche avenir ; cette conclusion finale ne s’accordait guère avec les développements qui précédaient.
Dans ces développements ce commentateur avait exposé qu’en juillet et en août précédent , le Comité Central du parti avait critiqué sévèrement les réformistes, soulignant que les derniers efforts pour promouvoir la politique radicale de réformes avait amené un abaissement du niveau de vie, l’instabilité sociale, la démoralisation des bureaucrates, la corruption et le mécontentement populaire. Tout cela aurait été le résultat d’une gestion absurde par Zhao Ziyang et il devait en être tenu pour responsable.
Deng Xiloïdine, le soutien des réformistes dans la coulisse avait déclaré à ce moment que la position de dirigeant n’était jamais garantie à quiconque et que tout leader qui n’accomplirait pas bien sa tâche devait être exclu. La conséquence fut que Zhao avait dû (temporairement) abandonner son pouvoir de décision dans la politique économique. Cela était, comme le soulignait le commentateur, une perte considérable de pouvoir. Si les critiques de l’intérieur du parti se développaient, ajoutait-il, il est fort possible que Zhao soit éliminé du poste de secrétaire général du parti tout comme Hu Yao-bang La conclusion finale de son article mentionnée ci-dessus contredisait cette affirmation.
Mais la chute de Zhao , tout comme la chute de Hu, également réformateur zélé , n’apporte-t-elle pas la preuve d’une influente et d’un pouvoir accrus du groupe conservateur opposé aux réformes ? C’est ce qu’on peut lire couramment dans beaucoup de commentaires plus ou moins récents sur les événements Nous pensons que le terme "conservateur" en l’occurrence n’a guère de sens Le terme se réfère aux opinions de certaines gens et nous considérons les opinions comme des questions d’importance tout à fait secondaires. Lors des conflits sociaux et des conflits politiques , les positions dans la société sont essentielles.
Dans les dix dernières années, et même plus tôt, les développements dans le République Populaire de Chine ont été caractérisés par une lutte persistante entre d’un côté la bureaucratie du parti toute puissante dans la période de Mao et de l’autre, la nouvelle classe des managers, produit des relations de production grandissant après 1949. Dans ces dix dernières années , Deng Xiaoping fit son ascension dans l’échelle politique comme représentant typique de la classe des managers. Au cours de ces dix années également , la bureaucratie du parti a résisté de toutes ses forces et a souvent réussi à reprendre temporairement ce qu’elle avait dû abandonner.
Il y eut une période au cours de laquelle la nouvelle classe se développait et par suite était faible et incapable de donner le coup final à une bureaucratie encore puissante. C’était aussi une période au cours de laquelle la bureaucratie, même après que sa défaite fut devenue manifeste, était encore assez forte pour mener des combats d’arrière-garde. C’est la raison pour laquelle Deng devait quelquefois se mettre en retrait pour dissiper 1a tension Mais néanmoins la bureaucratie, bien que combattant encore pied à pied avait perdu la bataille. Devons-nous revoir cette analyse à cause des événements de l’été dernier ? Est ce que cela a été et est encore un combat entre la classe des managers et la bureaucratie dont la défaite paraissait définitive ? Peut-on réellement parler d’action d’arrière-garde après que, par deux fois, des réformistes si puissants, c’est à dire des représentants typiques de la classe des managers, aient été éliminés ? Pouvons nous sérieusement maintenir que Deng est l’expression de cette classe et que son zèle pour les réformes ne fait pas de doute ?
Comme nous pouvons le voir, les récentes luttes violentes qui se sont déroulées dans la République populaire de Chine et celles qui se poursuivent ne prouvent pas que notre analyse soit fausse. Nous sommes toujours convaincus que la bureaucratie est pratiquement vaincue. En outre, nous pensons que les présents adversaires ne sont pas les mêmes adversaires qu’hier ; ce ne sont pas les bureaucrates et les managers, mais deux groupes faciles à discerner, porte parole tous deux de la classe des managers.
Nous ne sommes pas les seuls à penser ainsi, L’an dernier fut publié un livre dont l’auteur se référait à l’opinion de deux analystes connus pour le sérieux de leurs recherches. Ils exprimaient la possibilité qu’il n’y ait plus en Chine de lutte entre réformistes et conservateurs, mais entre, comme ils les dénommaient, entre réformistes ambitieux et réformistes modérés. Un tel point de vue semble être corroboré par les faits :
Après la mort de Mao des changements à long terme se sont produits dans la direction du parti et le Système politique. Une génération de leaders a pris le dessus et mis l’accent sur la croissance économique plutôt que sur les changements révolutionnaires (1),
C’est une erreur de croire que Deng soit la seule force poussant aux réformes et le seul à être en permanence engagé dans un dur combat avec les adversaires d’un tel développement. Deng ne dispose ni d’un pouvoir absolu, ni d’une autorité incontestée. Il est seulement le « primus inter pares » et doit partager son rôle de leader avec d’autres. Au règne d’un seul homme, Mao, a succédé un régime collégial et une fragmentation du pouvoir (2). La direction collective va dans le sens des réformes.
Dans la seconde moitié des années 1980, tout l’appareil du sommet a été remanié. Les rangs ont été rajeunis considérablement. Les plus jeunes qui étaient admis dans les sphères dirigeantes avaient une éducation universitaire et quelques uns avaient eu une formation technique avancée à l’étranger experts et spécialistes prenaient les places et ils étaient des avocats décidés de la modernisation, (3)
Li Peng qui récemment devint premier ministre après la répression des manifestations étudiantes a fait des études d’ingénieur à Moscou. Il personnifie la montée des technocrates en Chine (4). Un auteur américain définissait récemment le leadership chinois comme « la représentation conjointe de la classe montante des patrons » (5). Aucun d’eux ne voyait dans Li Peng une personne opposée à leurs intérêts. Il partage les opinions de Deng sur la nécessité des réformes. Lui et les autres membres du bureau politique du parti tendent à mettre l’accent sur la stabilité et la planification de l’économie et restent très prudents face aux orientations vers l’économie de marché préconisée par Deng, Le même écrivain américain déclarait : « Le conflit interne n’est plus du tout la mise en cause de la primauté de Deng au la nécessité des réformes mais plutôt sur le point de savoir quelle est la meilleure stratégie pour poursuivre la réforme (6). »
Mais n’y a-t-il pas dans la République populaire de Chine une lutte féroce entre les champions des réformes et ceux qui les rejettent complètement parce qu’elles tendent à restaurer le capitalisme " ? Oui bien sûr et pas seulement depuis hier ou avant-hier. Au temps de Mao le chef de l’Etat, Liu Shaoqi avait été blâmé pour essayer d’aller dans cette voie, Puis ce fut à Deng d’être blâmé et par deux fois, il dut reculer, La même chose arriva à Hu Yao-bang et Zhao Ziyang, Les désaccords peuvent avoir parfois des conséquences dramatiques sur la vie privée. Mais les situations pratiques sont plus fortes que les thérapies, Ceux qui avaient été éliminés pour les opinions qu’ils professaient virent souvent leurs successeurs réaliser ce qu’ils avaient projeté de faire,
Au cours de dix dernières années, on a laissé se développer dans la République populaire de Chine un très grand nombre d’entreprises privées. On ne les appelait pas comme cela Officiellement elles restaient la propriété de l’Etat et elles étaient louées, Pourtant, les patrons locataires en avaient la totale disposition Inutile de dire qu’il n’y avait aucune différence avec une réelle propriété privée. La location était particulièrement utilisée dans l’agriculture. C’était là que les réformes avaient commencé après qu’elle eut été mise en pratique par les fermiers eux-mêmes en I977 (7).
Le 12 avril 1988, le Congrès du Peuple décida que l’entreprise privée devait être encouragée, Le 3 juillet de la même année, le journal chinois Economic Weekly écrivait que l’entreprise privée signifiait « plus d’efficience, de bons résultats, utilisation intensive de la force de travail dur labeur et du profit », toutes sortes de chose qu’on ne peut guère qualifier de spectaculaires.
A la fin d’octobre et début novembre, se réunit le 13e Congrès du parti .Zhan Ziyang y présenta un programme qui prévoyait une considérable extension du secteur privé et de ce qui était appelé"une production socialiste des marchandises " et"une économie socialiste de marché ", Zhao expliquait que cette sorte de relations sociales devrait exister en Chine pour un temps très long, jusque vers 1e milieu du 21éme siècle.
Il définissait ces relations comme "la première étape du socialisme", nécessaire pour assurer la croissance économique, la modernisation et le progrès et il avertit son auditoire que c’était une étape d’un processus inévitable ,"L’étape communiste " ne pouvait débuter qu’après,Du point de vue du développement historique et social, cette " étape primaire du socialisme " était absolument inévitable,Gela, ne voulait pas dire pourtant, ajoutait Zhao Ziyang,que l’étape capitaliste telle qu’elle s’était déroulée dans les autres parties du monde, était inévitable aussi Pourquoi il en était ainsi , pourquoi cette étape était-elle inévitable et pourquoi ,les autres ne l’étaient pas , Zhao ne donnait aucune explication.
Quelles qu’aient été les raisons de la chute de Zhao sept mois plus tard, ce n’était pas parce qu’il avait proposé ce programme 11 avait été accepté é une majorité écrasante, Ce fait prouve que ceux qui critiquaient Deng, Hu Yao-bang et Zhao Ziyang étaient absolument convaincus que la réforme projetée était une nécessité.
Il est indéniable que la production de marchandises et une économie de marché sont liées, Les marchandises doivent être mises sur le marché, A une certaine étape du développement social la production des marchandises et une économie de marché sont les symptômes de relations capitalistes de production Pourtant, l’idée que ces relations doivent être introduites par 1a présente direction de la République populaire de Chine n’est rien d’autre qu’un conte de fée. Le capitalisme ne peut être introduit en Chine pour la simple raison qu’il y a toujours exister, depuis très longtemps, spécialement dans les années 50 sous la forme de capitalisme d’Etat et non sous la forme classique occidentale.
Après la proclamation de la République populaire de Chine et en dépit du Grand Bond en Avant ou la soit-disant Révolution Culturelle, la production y a toujours été basée sur le travail salarié. Et le travail salarié postule le capital juste comme le capital postule le travail salarié.
Quelques observateurs -et parmi eux des chinois- ont comparé le soi-disant "étape primaire du socialisme " dans la République populaire avec l’introduction de la NEP en Russie en I921, Cela signifierait selon eux que la Chine ferait un pas en arrière mais pas du socialisme vers le capitalisme. La comparaison avec la NEP est loin d’être ridicule mais ceux qui la font ne voient pas que la NEP en Russie n’était pas une concession temporaire mais l’inévitable conséquence du développement ouvert aux relations capitalistes de production par la révolution de 1917 qui avait libéré totalement le pays des survivances du système féodal.
Quand Deng Xiaoping déclare à une certain moment que le "socialisme n’a rien à voir avec la pauvreté " et qu’il "doit être permis à certains de s’enrichir " on ne peut que se remémorer que dans les années 20, Boukharine disait aux paysans "enrichissez vous ", Tous deux, Boukharine et Deng expriment dans leur langage un même processus réel auquel ils sont confrontés : l’accumulation du capital. Et dans ce sens, il est typique que Zhao et les autres théoriciens de" l’étape primaire du socialisme « , pendant laquelle coexistent la propriété d’Etat et la propriété privée, soulignent souvent la nécessité de considérer la loi de la valeur.
Ce n’est ni Deng , ni Hu Yao-bang ni Zhao ou quelque autre qui constituent les forces agissantes derrière les "réformes "qui conduisent à une société marchande et à une économie de marché. Les forces agissantes, ce sont les lois du développement d’une société dans laquelle il y a le travail salarié, dans laquelle la force de travail est une marchandise et qui, par conséquent doit être définie comme une société de marchandises et partant de marché. Ces lois sociales ont conduit Deng et ses supporters à mettre en oeuvre une politique de réformes, Une politique de réformes économiques, Quant aux réformes politiques, Deng ont toujours eu des idées totalement différentes.
En septembre dernier , c’est à dire après la sanglante répression de la soit-disant "Armée de libération du peuple " contre les étudiants de la Place Tiananmen à Péking, une canadienne, ayant résidé des années en Chine pour y faire des recherches à l’Université du Peuple de Péking publiait un bref commentaire dans un mensuel américain (1 ),"C’est une erreur" commentait-elle, "de voir les divergences dans le Parti Communiste Chinois comme une lutte entre deux tendances bien définies , entre des prolétaires et des révisionnistes ( ou avocats du capitalisme ),"
"Les divergences réelles, continuait-elle,sont sur le point de savoir comment et à quel rythme manipuler l’entreprise privée , les réformes du marché et le capital étranger ; ces divergences sont entre le groupe en général le plus ancien qui veut maintenir le contrôle de l’Etat et les investissements dans l’industrie lourde et le groupe des quelque peu plus jeunes technocrates qui voient la solution de chaque problème économique dans une ouverture plus grande des marchés et dans un usage plus intelligent des fonds de l’étranger Ces deux groupes font également partie de l’élite privilégiée ",Et l’auteur souligne le fait que ni l’un , ni l’autre de ces deux groupes ne défendent des réformes politiques, A la fin de l’article , l’auteur écrit ;"Si le gouvernement finalement lâcha les troupes et les tanks , ce n’était pas du tout parce qu’ils affrontaient une contre révolution ".
Nous partageons cette opinion, Dans le premier article nous avons déjà souligné que les critiques de Deng, Hu Yao bang et Zhao Ziyang étaient absolument et également convaincus de la nécessité de réformes (2), C’était vrai aussi que ceux qui défendaient un rythme plus lent des réformes accusaient les autres, leurs opposants de vouloir réinstaurer le capitalisme, Mais de telles accusations avaient seulement pour objet de les discréditer et elles étaient sans aucun fondement.
Nous avons souligné ,que Deng et ses supporters, quoique ardents instigateurs des réformes qu’ils présentaient eux-mêmes comme irrésistibles, n’ont jamais , selon l’observateur perspicace que nous avons cité, envisagé des changements politiques et ne les envisagent pas plus actuellement. Personne ne sera surpris du fait que les observateurs occidentaux, lorsqu’ils parlent de réformes politiques ont toujours présent à l’esprit l’introduction d’une démocratie â 1 ’occidentale, Mais la démocratie à l’occidentale est la superstructure politique d’une société capitaliste dont la société chinoise diffère encore beaucoup malgré toutes les réformes.
Mis à part quelques exceptions, dans la période d’accumulation primitive, c’est à. dire au début du capitalisme, les relations politiques et les institutions n’ont jamais été ce qu’elles sont devenues plus tard, quand le développement capitaliste avait progressé, La démocratie bourgeoise est le produit d’une société capitaliste développée et pas la produit d’une société primitive. La société chinoise n’est ni primitive, ni développée, Elle se trouve dans une période de transition, Une déclaration du Congrès du Peuple en avril 88 correspond à une telle période de transition : "L’Etat permet à l’économie privée d’exister et de se développer dans les limites prescrites par la loi L’économie privée est regardée maintenant comme un complément au système de propriété publique socialiste,Néanmoins, l’Etat exercera l’orientation , la supervision et le contrôle de l’économie privée,"
Une telle étape de transition n’est pas bien sûr une chose immuable. Les changements qui l’affectent ne peuvent ni être stimulés ni retardés par des règlements Mais le fait que les relations sociales dans la République populaire de Chine soient les relations typiques d’une période de transition, explique le dualisme qui caractérise la politique de Deng Xiaoping, Cela explique aussi pourquoi les superstructures du capitalisme occidental ne peuvent pas être les superstructures politique de la Chine.
En juillet 89 un observateur chinois examinait attentivement les contradictions de Deng (3),Il soulignait que Deng oscillait entre différents points de vue,Il relevait aussi que Deng avait admis que la réforme économique devait aller de pair avec une réforme du système politique , mais qu’en même temps il s’opposait à l’opinion qu’une réforme du système politique devrait conduire é plus de liberté et à la démocratie (bourgeoise ) (4),Deng déclarait qu’il s’écoulerait bien vingt années avant que des élections directes puissent se dérouler sur le territoire chinois,Ces propos éclairent bien la situation,La réforme politique que Deng a en vue n’est pas la réforme escomptée par les observateurs occidentaux , pas plus que la réforme demandée par les étudiants de la Place Tiananmen,
L’ordre donné par Deng d’agir fermement contre ces étudiants - beaucoup d’entre eux présentaient en fait des revendications diverses ne signifiait pas que Deng avait renoncé à sa propre politique -je réformes, Même un survol rapide des articles qu’il a pu écrire depuis son ascension au pouvoir (.5), ne laissent aucun doute sur ses positions réelles,
Que les désirs des étudiants chinois soient en conformité avec ce que la Chine de demain ou d’après demain pourra requérir, cela reste à voir,Mais à coup sûr ils ne correspondent nullement à la situation présente de la Chine. Cela peut expliquer l’issue dramatique des événements du printemps dernier.
(I)Fatricia Alexander -Dollar and Sense n° 149,p 12 et I3.
(2)Voir Echanges n°62.
(3)Ghang Chen-pang dans Issues and Studies vol 25, n°7, p. 11.
(4)Le mot "bourgeois" est ajouté par nous, pour souligner que le terme"démocratie " se réfère à sa forme occidentale.
(5)Deng Xiaoping , OEuvres choisies, Beijing.