Les principales économies émergentes sont en train de se consolider en un nouveau centre et forment déjà leur propre périphérie. Une tout autre géopolitique est en train d’émerger.
L’économie brésilienne a quitté la périphérie et forme, avec d’autres économies, un nouveau centre. Mais comme une bonne partie de la gauche anticapitaliste semble mieux connaître l’ancienne carte que la nouvelle géographie, cela vaut la peine d’élucider les faits. Et en économie, les faits sont des chiffres.
La dynamique de l’expansion capitaliste se mesure moins par l’exportation de marchandises que par l’exportation de capitaux, dont la forme actuelle la plus importante est incarnée par les investissements directs étrangers (IDE). Il s’agit d’investissements originaires d’un pays et dirigés vers un autre, qui assurent à l’investisseur le contrôle ou, au moins, un intérêt durable et une influence décisive sur l’entreprise dans laquelle le capital est investi. Les investissements étrangers sont généralement considérés comme des investissements directs s’ils conduisent à une prise de participation de plus de 10% dans le capital d’une entreprise.
Alors que les effets économiques de l’exportation d’un bien donné sont faibles, à la fois autour de ce bien particulier et à long terme, les effets économiques d’un investissement direct étranger sont pérennes et se propagent dans de multiples directions, car l’investissement renforce l’entreprise qui l’a réalisé dans le pays d’origine et engendre ou soutient une entreprise insérée dans le tissu économique du pays qui a reçu cet investissement.