(Les principaux points de ce texte de 2012 ont été développés dans le Manifeste sur la gauche et les gauches écrit en 2014 et traduit par nos soins : http://www.mondialisme.org/spip.php.... NdT)
Je suis las. Pour être honnête, j’en ai vraiment marre. Pas seulement d’écrire en vain – ce qui serait sans importance – mais que d’autres avant moi aient écrit en vain et que quelques-uns partagent aujourd’hui le même sort.
1. La fin des régimes soviétiques a suscité en moi deux grandes illusions : j’espérais, que, une fois le capitalisme d’Etat liquidé, on cesserait de confondre le socialisme avec les nationalisations et la centralisation économique ; et je pensais également qu’apparaîtrait une nouvelle synthèse programmatique, dépassant le marxisme et l’anarchisme doctrinaires.
De nombreux marxistes, malgré tout leur matérialisme historique, s’échinent à vouloir revenir quatre-vingt-quinze ans en arrière pour ressusciter l’étatisme et le centralisme. Ils continuent à promouvoir le nationalisme, comme si celui-ci n’était pas synonyme d’étatisme, dans la mesure où une nation est – ou aspire à être – la sphère d’existence d’un État. Néanmoins, il faut reconnaître que certains marxistes ont fait un effort d’autocritique, qui aboutira peut-être à rajeunir l’héritage de Marx. Parmi les anarchistes, cependant, on n’assiste même pas à une telle évolution, parce que, étant hostiles à la pensée dialectique, ils croient que l’on peut revenir en arrière dans l’histoire et avec les mêmes recettes, reconstruire correctement ce qui a fait faillite.
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