Quand la LCR succombe aux sirènes de l’Union de la Gauche
Extraits d’un article paru dans Combat communiste N° 19, paru le 15 octobre 1976
Deux articles de fond écrits par Roland Yvetot dans le quotidien Rouge présentent de façon assez claire la position de la LCR face à l’Union de la Gauche. Le premier publié le 6 août 1976 s’intitule De l’Unité populaire à l’Union populaire, le PSU est en marche. Le second, du 6 septembre : A propos d’un article paru dans LO : Comment combattre les illusions ?
Dans ces deux articles, Roland Yvetot expose la tactique de son organisation vis-à-vis des travailleurs influencés par le PC et le PS qui « savent à la fois que les luttes isolées ne suffisent pas et que les luttes d’ensemble supposent un affrontement gouvernemental ». Pour répondre à l’attente de ces travailleurs et leur offrir un « débouché politique », la LCR énumère la liste des conditions qu’elle met pour accorder son soutien à un gouvernement PC-PS (sans les Radicaux de gauche), conditions qui, remplies, permettraient à un tel gouvernement _- toujours selon Roland Yvetot d’ « ouvrir la voie au pouvoir des travailleurs » (sic).
Le camarade Yvetot semble ainsi penser que la venue d’un gouvernement de gauche mène plus ou moins nécessairement à une situation révolutionnaire. Il fait ainsi bon marché d’un demi-siècle d’expériences de « fronts populaires » qui n’ont abouti qu’à des défaites, parfois sanglantes, et à la démoralisation des travailleurs.
La présence des Radicaux de gauche ne change pas la nature de l’Union de la Gauche
La première erreur que commettent les camarades de la LCR c’est de considérer qu’il existe un antagonisme irréductible entre la bourgeoisie et les partis « socialiste » et « communiste ». Qu’il existe incontestablement un tel antagonisme entre certaines fractions de la bourgeoisie - les plus liées à la propriété individuelle du capital et à l’impérialisme américain - et le PCF (certainement pas avec le PS !) ne signifie pas que d’autres fractions de la bourgeoisie ne soient pas prêtes à s’accommoder, non seulement du Programme Commun mais de mesures d’étatisation beaucoup plus poussées si la survie du système l’exige. Mais admettons un instant que, sous la pression des masses, le PCF et le PS rompent avec les radicaux de gauche et gouvernent sans eux. En quoi un tel gouvernement serait-il davantage « ouvrier » qu’un gouvernement PCF-PS-RDG ? Ce ne sont pas les illusions des travailleurs ni des trotskystes qui déterminent la nature de classe d’un gouvernement mais son programme, sa politique. De toute évidence, un gouvernement PC-PS n’ambitionnerait que de gérer le système. Il ne s’appuierait pas sur une mobilisation des travailleurs pour détruire l’État bourgeois. Son rôle serait au contraire de tenter de concilier les intérêts de la bourgeoisie et ceux de la classe ouvrière au détriment de cette dernière. Quelle que puisse être son audience dans la classe ouvrière, ce serait un gouvernement bourgeois.
En réalité, la position de la LCR est maintenant rigoureusement la même que celle de l’OCI - qui le lui fait très judicieusement remarquer dans Informations ouvrières N° 766 - pour qui un « Front populaire » se transforme en « Front unique ouvrier » par la seule élimination des Radicaux de gauche, car ce serait à travers ce parti que s’exercerait l’influence de la bourgeoisie. Cependant, l’influence de la bourgeoisie passe aussi bien au travers du PS et même du PCF qui est un parti « ouvrier bourgeois », dans la mesure où il défend la politique de la bourgeoisie au sein de la classe ouvrière. Et Mitterrand ou Marchais seraient des ministres tout aussi bourgeois de l’Union de la Gauche qu’Edgar Faure !
Mais contrairement à l’OCI, la LCR ne limite pas ses exigences au départ des Radicaux de gauche. Elle demande notamment « l’abolition de la Constitution de 1958 » et la « sortie de la France de l’OTAN ». Il s’agit visiblement d’une manœuvre tactique qui se veut habile pour « coincer » les militants du PCF. Cette Constitution fut en effet caractérisée comme « bonapartiste » et même comme fasciste par le PCF lors de sa présentation par De Gaulle. Mais qui s’en souvient encore parmi les travailleurs du PCF ? La LCR espère-t-elle véritablement mobiliser qui que ce soit sur un tel mot d’ordre ? Quant à la sortie de l’OTAN, elle ne constitue en aucune façon une rupture avec la bourgeoisie.
Un gouvernement de gaullistes nationalistes pourraient aussi bien prendre une telle mesure. Il ne s’agit donc que d’une surenchère de la LCR, selon une habitude qui a la faveur de cette organisation. Suit la revendication du « droit à l’autodétermination des DOM-TOM ». La LCR ne précise même pas le DROIT A L’INDÉPENDANCE. Il ne s’agit pas d’une nuance secondaire : De Gaulle a poursuivi par exemple, pendant un certain temps, la guerre coloniale d’Algérie tout en parlant de « droit à l’autodétermination ».
L’étatisation du Capital ne change pas la nature de l’État
Viennent enfin les plats de résistance : les nationalisations et le « contrôle ouvrier ». La LCR demande au PCF et au PS de « rompre avec la bourgeoisie » en expropriant et en plaçant sous contrôle ouvrier les entreprises qui ferment (…) ainsi que celles dont la nationalisation est demandée par les travailleurs ». Car, pour la LCR, le « maintien de l’économie de marché » est l’un des trois axes qui scellent la politique de collaboration de classe du PC et du PS. La LCR est ainsi cohérente avec elle-même puisqu’elle caractérise comme « ouvriers » (déformés) tous les États qui ont nationalisé l’essentiel de leur industrie, de la Pologne au Cambodge, en passant par Cuba et la Tchécoslovaquie.
Des mesures d’étatisation poussées ne sont pourtant nullement hors de portée d’un État bourgeois. La LCR a la mémoire courte. Il n’y a pas si longtemps, au lendemain du coup d’État militaire du 25 avril 1974 au Portugal, le principal grief qu’elle faisait au Mouvement des Forces Armées (l’organisateur de la « révolution des œillets », NDLR) était de « respecter l’économie de marché ») (brochure « Coup pour coup » n° 1). Ironie du sort : 60 % de l’économie portugaise est maintenant nationalisée. Quant au « contrôle ouvrier » (en vigueur également officiellement au Portugal d’ailleurs), on conviendra qu’il est possible de mettre derrière ce mot d’ordre beaucoup de choses différentes, surtout si Marchais et Mitterrand se chargeaient de l’instaurer avec le concours des « organisations ouvrières actuelles », c’est-à-dire des syndicats CGT et CFDT.
L’étatisation du Capital ne sort pas davantage du capitalisme et de l’ « économie de marché ». C’est à l’échelle mondiale que fonctionne le marché capitaliste. Et si Mitterrand et Marchais envisagent la nationalisation des secteurs clés, une limitation des lois du marché capitaliste à l’intérieur des frontières nationales, c’est dans le seul but de renforcer les positions du capital français sur le marché mondial.
L’État bourgeois ne doit pas être contrôlé mais détruit
Restent enfin les « libertés syndicales dans l’armée et le contrôle des travailleurs et des organisations ouvrières sur l’armée. ». S’il est tout à fait juste de mettre en avant la liberté d’organisation pour les soldats, ce n’est pas pour autant que doit être abandonné le programme communiste révolutionnaire de destruction de l’armée bourgeoise comme le fait la LCR. « Contrôler l’armée », c’est justement ce que toutes les variétés de réformistes (du CERES (1) au PSU et au PCF en passant par la gauche de la CFDT) laissent entendre qu’il est possible de faire. Bien sûr, à usage interne, la LCR conserve sans doute à son programme la destruction de l’armée bourgeoise, mais elle glisse discrètement ce programme dans sa poche pour qu’il ne vienne pas assombrir ses rapports avec les staliniens et les réformistes.
On se demande d’ailleurs quelles sont ces fameuses « organisations ouvrières » chargées de contrôler l’armée. La LCR pense-t-elle que la naissance de conseils ouvriers accompagnerait automatiquement (« sui generis » comme elle aime le dire) l’installation de Mitterrand et Marchais à l’hôtel Matignon ? Ou bien serait-ce la CGT qui devrait se charger de ce contrôle ? Auquel cas, nous ne pouvons qu’être inquiets : la LCR ignore-t-elle que la social-démocratie allemande qui « contrôlait » effectivement certaines unités militaires les a incitées à participer à la répression contre les insurgés spartakistes… ?
Non au soutien critique à la bourgeoisie !
Quoique la LCR s’en défende, c’est bien sur les positions du « soutien critique » qui étaient celles du MIR au Chili et qui ont contribué à dissimuler la nature de classe bourgeoise du gouvernement Allende, qu’elle passe discrètement. Un soutien sur des bases minima dont la confusion ne peut mener qu’à la capitulation de l’extrême gauche. Une fois de plus, la LCR se place en situation de « conseiller critique » des directions des partis de gauche qu’elle affecte de considérer comme des « camarades dans l’erreur ». Il y a pourtant une autre politique possible en dehors de la politique de capitulation sur la voie de laquelle s’engage la LCR et de celle de pure dénonciation verbale de la gauche qu’elle condamne. Il s’agit de proposer un programme de lutte sur des objectifs politiques et économiques, des formes de lutte et d’organisation permettant aux travailleurs réformistes et révolutionnaires de se retrouver côte à côté et de faire l’unité de la classe ouvrière contre la bourgeoisie et ses valets de « gauche ».
(1) Club dirigé notamment par Jean-Pierre Chèvenement, qui intégra le PS, et ancêtre de l’actuel Mouvement des citoyens.
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La plateforme électorale LCR-LO-OCT
Une gestion révolutionnaire des municipalités est-elle possible ?
Extraits d’un article paru Combat communiste N°23, 15 février 1977
Lutte ouvrière, la Ligue communiste révolutionnaire et l’Organisation communiste des travailleurs (groupe maoïsant aujourd’hui disparu, NDLR) viennent de signer une plate-forme commune pour les élections municipales. (…)
Des positions contradictoires et inconciliables
La présentation de la plate-forme sous le titre déjà équivoque de « Défendre dans les municipalités les intérêts des travailleurs » juxtapose deux positions politiques opposées. (…) D’une part, elle affirme qu’il faut lutter pour la destruction de l’État bourgeois, que des révolutionnaires à la tête de municipalités ne pourraient pas « changer en profondeur la situation des travailleurs » et qu’ils refusent de s’inscrire dans « une logique gestionnaire » même dite « démocratique » ; d’autre part, cette même plate-forme prétend lutter pour la « démocratie communale », proteste contre la « faible autonomie politique » dont disposent les communes et réclame :
« l’accroissement des moyens budgétaires de la commune »,
« la suppression de la TVA », « une fiscalité imposant essentiellement les capitalistes et les détenteurs de gros revenus »,
« l’extension du domaine des conseils municipaux contre la tutelle du préfet et de l’administration centrale et contre la double fonction du maire, agent de l’État et de la commune » : « ses pouvoirs doivent se réduire à ceux d’un simple exécutant du conseil municipal ».
En fait, les rédacteurs de la plate-forme se refusent à définir clairement la municipalité comme UN ORGANE DE L’ÉTAT BOURGEOIS. Et ils ne voient pas qu’il n’y a pas de contradiction fondamentale dans la fonction du maire ; même si les intérêts essentiellement locaux qu’il défend s’opposent souvent à ceux de l’État central, il demeure un rouage indispensable de l’État bourgeois.
La mise des municipalités sous la tutelle de l’État central, la création d’organismes qui permettent de passer par-dessus la tête des maires pour prendre des décisions concernant l’aménagement du territoire, l’urbanisme, les équipements collectifs, etc., ont certes des conséquences néfastes pour la population laborieuse, dans la mesure où l’existence d’un conseil municipal élu ou plus proche de la population (il dépend de ses suffrages) est parfois un obstacle à la réalisation de projets lésant gravement cette population locale. Toutefois, il s’agit là d’une tendance générale à la centralisation de l’État bourgeois et il est aussi vain de rêver de revenir à la « démocratie (bourgeoise) communale » d’antan où les maires étaient maîtres chez eux, que de vouloir revenir au parlementarisme de la Quatrième République. Ces formes correspondaient à des formes surannées du capitalisme : le capitalisme de libre concurrence où les différents bourgeois réglaient plus ou moins démocratiquement leurs problèmes entre eux.
Quant à établir une fiscalité frappant essentiellement les capitalistes et les gros revenus (pourquoi essentiellement et pas uniquement d’ailleurs ?), il s’agit tout bonnement d’une niaiserie réformiste : un tel système fiscal est tout à fait impossible dans le cadre du capitalisme ! Il est d’ailleurs indispensable de souligner que tenter d’établir une telle fiscalité au niveau des impôts locaux dans les limites tracées par la législation fiscale se heurterait à des contradictions insurmontables : imposer de façon draconienne les grosses entreprises aboutirait par exemple à en faire fuir certaines, à dissuader les patrons d’installer des usines sur le territoire donc en définitive… à priver la commune de revenus et également à en diminuer les emplois, donc à mécontenter les électeurs. La boucle est bouclée : il n’existe aucune possibilité de gestion révolutionnaire du capitalisme, même au niveau national…
Un, deux trois Louviers ?
Mais le premier point de cette plate-forme tente également d’expliquer qu’une municipalité révolutionnaire mettrait le « conseil municipal et toutes les décisions communales importantes sous le contrôle direct des travailleurs » et de « leurs organes de lutte » (syndicats, associations de locataires, comités de quartiers, comités de lutte sur tel ou tel problème, etc.). Si l’on en croit les écrits du PSU, il existerait en France une commune qui fonctionnerait de cette façon : Louviers. Nous ignorons si la description idyllique que le PSU trace de la vie municipale de Louviers correspond à la réalité, ce qui nous surprendrait, mais il n’est pas besoin de réfléchir beaucoup pour comprendre qu’il est absolument impossible que toutes les communes de France, ou même une partie significative d’entre elles, puissent rendre gratuits piscine, spectacles, transports, ateliers récréatifs d’artisanat, comme on nous affirme que c’est le cas à Louviers. La meilleure volonté municipale ne pourrait que se heurter à d’évidents problèmes de rentabilité. Ou bien la municipalité distribue gratuitement les logements et elle se retrouvera en faillite au bout de six mois.
Auquel cas voilà le langage que devrait tenir honnêtement le candidat révolutionnaire : « J’appellerai les travailleurs à occuper gratuitement les logements, à utiliser gratuitement les piscines, terrains de sport, etc., mais je vous préviens honnêtement qu’il en découlera inévitablement une faillite des finances locales, et cela démontrera qu’aucun changement n’est possible au niveau local, sans un changement global de société. » Sinon, on voit mal ce que pourraient réellement contrôler ces fameux « organes de lutte » des travailleurs. En dehors d’une période révolutionnaire où le « contrôle » ne constituerait qu’une brève étape préparant immédiatement LA DESTRUCTION DES MUNICIPALITÉS, leur remplacement par des CONSEILS OUVRIERS (et non par de vagues comités de lutte regroupant indistinctement diverses couches de la population), comme autorité locale, l’armement des travailleurs au niveau local et la préparation de l’insurrection, les « contrôleurs » ne pourraient que se transformer en bureaucrates et se couper des travailleurs. On retombe alors dans l’autogestion version PS.
Il faut ajouter que, de toute façon, de tels organes n’existent actuellement nulle part. Mais peut-être les signataires de la plate-forme escomptent-ils que la présence de révolutionnaires dans les municipalités favoriserait la naissance de ces organisations, voire une situation révolutionnaire ? C’est tout simplement poser les problèmes à l’envers : le jour où se développera un puissant mouvement de comités ouvriers locaux, nous verrons éventuellement si, tactiquement, le parti révolutionnaire devra briguer le poste de maire (1) ou balancer tout simplement le conseil municipal. Mais, dans une telle situation, il est peu probable que la bourgeoisie laisse sans réagir le pouvoir local aux révolutionnaires, dans le cadre municipal ou non, car ce sera le problème du pouvoir qui sera posé. Prenons, par exemple, le problème du logement. Si la municipalité et l’office HLM qui dépend d’elle procèdent à une gestion saine des crédits HLM et ne louent qu’à ceux qui ne peuvent payer, ils exclueront les économiquement faibles, les vieux, etc., et devront exiger la rentrée des loyers des chômeurs ou les faire expulser.
Un autre point de l’accord (le troisième) concerne la « défense des libertés ». Il se propose non seulement de mettre en permanence les salles de réunion, locaux, journaux municipaux, etc., à la disposition des travailleurs, mais d’établir un véritable contrôle sur la police en rendant « la plus publique possible l’activité des organes répressifs locaux (commissariats, postes de police) ». On atteint là le summum de la naïveté et du ridicule. Pour mettre hors d’état de nuire les forces de répression locales, il ne suffit pas que des comités les contrôlent, mais il faut que les travailleurs les désarment. Tout au plus est-il possible d’imaginer une brève période d’équilibre des forces, de « double pouvoir » au niveau local, où les bandes armées du Capital ne peuvent plus faire la loi, mais où les travailleurs ne les ont pas encore dispersées… Mais ce n’est que dans une période révolutionnaire que pourra se présenter une telle situation. D’ici là, un maire peut certes user de son titre et de ses prérogatives pour mettre des bâtons dans les roues de la flicaille, mais l’expérience montre que ça ne peut pas aller bien loin !
D’ailleurs, pour dénoncer les exactions policières, il n’est pas nécessaire d’être maire ou conseiller municipal, et l’attitude des flics envers la population dépend essentiellement du rapport des forces avec les organisations ouvrières, pas de la présence d’édiles de gauche ! Les flics ne se gênent nullement pour tabasser jeunes et immigrés dans les municipalités de la banlieue ouvrière dirigées par le PCF, en dépit des protestations régulières de ses élus. C’est sans égard pour les innombrables questions écrites déposées sur le bureau de l’Hôtel de Ville que les flics au service des promoteurs jettent régulièrement à la rue des mal-logés ! Pire : en attribuant un tel rôle aux élus, les révolutionnaires risquent d’encourager la tendance générale qui consiste à compter sur des personnalités jouant le rôle d’avocats.
Par ses contradictions, par l’importance tout à fait exagérée qu’elle attribue à la possibilité d’utiliser les municipalités comme « levier » des luttes, cette plate-forme est plus qu’équivoque : elle repose sur une grave confusion de principe. Il faut ajouter que si son titre est « Pour le pouvoir des travailleurs »… le texte ne parle en aucun point de ce dit pouvoir. Notons enfin que le paragraphe accordé aux travailleurs immigrés est ridiculement réduit quand on pense que ces travailleurs représentent 20% de la classe ouvrière française et plus de 50 % de la population dans certaines communes ouvrières de banlieue comme Gennevilliers. Nous ne ferons pas l’injure de soupçonner les signataires de la plate-forme d’avoir négligé la fraction la plus exploitée du prolétariat de ce pays, parce qu’elle ne dispose pas du droit de vote, mais on ne peut s’empêcher d’y voir un lapsus inquiétant.
(1) Le passage ici souligné l’est par mes soins pour mettre en évidence à quel point le groupe Combat communiste - auquel j’appartenais à l’époque - tenait un double langage : d’un côté l’apologie des conseils ouvriers, de l’autre cette phrase qui affirme tranquillement que LE parti révolutionnaire décide de ce qui est bon pour les travailleurs !!!! (Y.C.)