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Que s’est-il passé et que se passe-t-il à Sidi Ifni (Maroc) ?

vendredi 5 septembre 2008

Ce texte a été rédigé à partir d’informations transmises par des copains marocains. Faites-le circuler….

Petit retour en arrière pour comprendre les événéments actuels

1969. Fin du protectorat espagnol.

Mai 2005. Première manifestation (sans heurts) devant le Pachawia (maison du pacha, équivalent du sous-préfet).

Revendications :

1. Faire de Sidi Ifni (ville de 20 000 habitants) une préfecture,

2. Rattacher Sidi Ifni à la région administrative de Guelmin (province du Sahara occidental) et non plus à celle de Tiznit (au vu des relations historiques et tribales). [Remarque : parallèlement à l’organisation étatique, le tribalisme est toujours très prégnant au Maroc, notamment chez les populations amazigh.],

3. Finir la construction du port de Sidi Ifni (troisième tranche des travaux),

4. Améliorer la liaison entre Ifni et Tantan (160 km de route),

5. Mettre en place des projets de développement pour créer de l’emploi chez les jeunes d’Ifni. Proposition de construire deux unités industrielles de conserverie à proximité du port.

Juin 2005. Face à l’absence de réponses aux revendications : deuxième manifestation qui se solde par une intervention violente d’environ 600 membres des forces de l’ordre. Bilan chez les flics : 60 blessés et 1 mort (suite à un accident, la victime a été heurtée par une estafette des forces de l’ordre qui contournait un obstacle). Nous ignorons le nombre de blessés chez la population. Suite à cette manifestation, un comité ministériel comprenant le wali (équivalent du préfet de région) est venu à Sidi Ifni pour faire accélérer les réponses à quelques revendications des manifestants.

Il en a résulté : la venue de médecins spécialistes à l’hôpital d’Ifni, qui ne sont restés qu’une semaine ; et la construction de la première tranche (39 km) de la route entre Sidi Ifni et TanTan au sud.

(Ce premier tronçon dessert le lieu dit des « plages blanches » où se construit un gros complexe touristique.)

Après cette manifestation, les représentants de partis politiques (Alistiqlal, Union sociale des forces populaires, Parti de la Gauche sociale réunie, Parti islamiste pour la justice et le développement) qui étaient membres du Secrétariat local de la ville (association qui a pour but de défendre les revendications de la population) se retirent de ce secrétariat.

30 juin 2006. Attaque du convoi du préfet de Tiznit (après que celui-ci eut insulté la population locale lors d’une réunion avec des représentants de la ville) lors de sa venue à Sidi Ifni pour participer aux cérémonies de la fête de l’indépendance. Le préfet s’en tire avec une clavicule cassée.

Décembre 2007. Visite royale à Guelmin

Des personnes de la tribu des Aït Bamran (tribu à laquelle appartiennent les habitants de Sidi Ifni), envoient des représentants rencontrer le roi, parmi eux un doctorant de littérature arabe, activiste des droits de l’homme et membre du Secrétariat local, viole le protocole royal en s’adressant directement au roi, sans que cela ait été programmé. Il lui expose les revendications des habitants de Sidi Ifni. Mohammed VI déclare qu’il n’est pas au courant. Le dossier de revendications semble avoir été bloqué à Rabat et n’est pas parvenu jusqu’au roi. Celui-ci promet d’aider la population.

Les manifestations et la répression depuis mai 2008

30 mai 2008. 12 jeunes chômeurs habitant Ifni bloquent la sortie du port de la ville, pour réclamer un emploi, tout en reprenant les revendications du Secrétariat local. Ils barrent la route avec des remblais et installent des tentes à côté. Entre 80 et 90 camions remplis de poissons sont désormais bloqués à l’intérieur. 1200 personnes défilent dans les rues de Sidi Ifni en soutien des 12 chômeurs. Les flics de Sidi Ifni n’interviennent pas, de peur des représailles de la population (ce qui est en effet déjà arrivé par le passé). Le préfet se rend sur place pour parlementer avec les chômeurs. La discussion s’avère impossible. On passe d’un échelon supérieur et c’est donc le wali d’Agadir (celui qui s’était fait casser la clavicule en 2006) qui tente de parlementer sans succès.

3 juin 2008. Est alors organisée une réunion de deux heures à la Pachawia d’Ifni avec des représentants de la population locale et des responsables des RG, de la DST, du ministère de l’intérieur, le président de la région et le wali d’Agadir. Lors de cette réunion, la population reçoit des menaces d’interventions par la force, si elle ne stoppe pas les manifestations et si le port n’est pas débloqué. Une manifestation est organisée pendant le temps de la réunion à la fois pour réclamer les revendications du Secrétariat local ainsi que pour soutenir les 12 chômeurs. Blocage et manifestations perdurent jusqu’au vendredi 6 juin (compris).

5 juin 2008. Entre 4000 et 6000 forces auxiliaires, forces d’intervention rapide, et gendarmes s’installent à Tiznit (à 75 km d’Ifni) en prévision de l’assaut de la ville d’Ifni. En soirée, après 22 heures, le convoi se met en route. La population d’Ifni est prévenue par des personnes originaires d’Ifni qui travaillent à Tiznit. La population sort alors dans les rues. Informé de l’absence d’effet de surprise, le convoi fait demi-tour et se repositionne à Tiznit.

6 juin 2008. La tentative de médiation en est à l’échelle nationale : une réunion est organisée à Rabat avec de hauts responsables et 5 représentants de la population de Sidi Ifni, transportés jusqu’à la capitale par avion militaire. Une fois arrivés, les interlocuteurs semblent prêts à négocier. Les 5 représentants se font convaincre de demander à la population de cesser les manifestations. Croyant à une possibilité de négociation, beaucoup de gens de Sidi Ifni rentrent chez eux, sauf des jeunes (entre 100 et 300) qui restent dans les rues de la ville. Il va s’avérer que cette réunion était en réalité une tentative de diversion.

Samedi 7 juin 2008. 4 H 30 du matin, l’armée lance l’assaut sur deux fronts :

Un front Nord, par l’entrée de la ville, lorsque l’on arrive de Tiznit.

Un front Ouest, par la mer, au niveau du port bloqué par les chômeurs. Les unités spéciales (compagnie mobile d’intervention) arrivent en zodiacs.

Les affrontements sur les deux fronts dureront de 4 heures jusqu’à 11 heures. Ceux qui sont à l’extérieur de leurs habitations se font interpeller ou tirer dessus par balles en caoutchouc, idem pour ceux qui tentent d’observer par leur fenêtre. C’est entre 4 h 30 et 9 heures que, selon les témoignages oculaires, et uniquement pour ce qui concerne le centre de la ville (c’est-à-dire pas les deux zones de front), tomberont au moins 4 personnes chez les civils. 2 ont été écrasées par les 4x4 des forces répressives, un autre est mort en pleine rue suite aux coups qu’il a reçus. Un autre est mort après avoir reçu une balle en caoutchouc au niveau de la tête. Les cadavres ont été tirés jusqu’à une estafette blanche avec des bandes de couleur orange. Ils ont été aperçus à deux reprises, sur les lieux où ils ont décédé, puis dans l’estafette, au niveau de l’hôpital, par des personnes qui habitent à côté.

Sur le front du port, selon ce qui se raconte, des tirs à balle réelle auraient eu lieu, mais tout le monde s’est vite enfui et il n’y aurait pas eu de victimes. Un manifestant a été sodomisé avec une matraque en public, en pleine rue. Des unités sont entrées dans les habitations (en fracassant les portes lorsqu’elles étaient fermées) et ont tabassé puis arrêté tous les jeunes qu’ils trouvaient. S’il n’y avait pas de jeunes, ils arrêtaient les femmes ou les sœurs. Selon des témoignages concordants, 2 femmes ont été violées chez elle par des soldats. De plus, il y a eu au moins 4 tentatives de viol, dans les locaux du commissariat. De l’argent et des bijoux ont été volés, des pièces d’habitation saccagées.

A ce jour, les personnes concernées n’ont pas porté plainte puisque le commissariat est toujours occupé par des militaires qui tabassent tous ceux qui viennent se plaindre. Les viols auraient été limités grâce aux accrochages internes entre soldats extérieurs et soldats possédant de la famille dans le quartier nord de la ville (zone où ont eu lieu le plus d’affrontements).

Des personnes parviennent à s’évader par les toits et à se réfugier dans les montagnes qui bordent la ville, certains marcheront jusqu’à Guelmin, d’autres erreront dans les campagnes, d’autres retourneront à Ifni dans la soirée mais se feront arrêter pour la plupart. C’est en allant pourchasser les fuyards que deux flics trouveront la mort, l’un tué par les manifestants en fuite, l’autre mortellement mordu par un chien errant. Leurs corps ont été transportés par leurs collègues à Tiznit.

Tout le personnel de l’hôpital a été évacué pour être remplacé par du personnel militaire.

A 9 heures, les gendarmes se retirent (tout en restant sur les diverses routes qui relient la ville au monde extérieur). Il ne reste que les forces auxiliaires et la police, qui mettent en place une vaste opération de nettoyage pour enlever les traces d’affrontements (ramassage des douilles au sol, masquage des impacts sur les murs).

Des contrôles systématiques d’identité sont mis en place pour tous les jeunes qui sont aperçus dans les rues de la ville.

A 12 heures, des hélicoptères et des brigades canines vont fouiller la montagne.

Dans l’après-midi, beaucoup de familles se rendent à l’hôpital mais très peu sont autorisées à y accéder, dont notamment une femme qui s’y rendait non pour avoir des nouvelles de membres de sa famille mais pour se faire soigner d’une crise d’appendicite. En l’absence des soins nécessaires, cette femme est décédée, suite au refus de l’hôpital de l’accueillir.

On déplore au total 300 arrestations. Les gens arrêtés ont d’abord été conduits soit au commissariat, soit à la Pachawia, soit au lycée Moulay Abdellah, soit à la caserne milliaire d’Ifni. En général, ils ont été déshabillés, leurs yeux bandés, allongés les uns à côté des autres puis ils ont été piétinés et tabassés.

140 personnes classées non militantes (dans les fichiers de la police) sont tabassées puis relâchées rapidement, les 160 autres (classées comme militantes) sont déplacées à l’extérieur de la ville, pour être torturées. 110 sont placées au commissariat de Tiznit. Pas de nouvelles des 50 autres (surtout des leaders des manifestations), malgré les recherches de leurs familles. Les lieux de leur incarcération sont tenus secrets. 11 des 12 chômeurs qui bloquaient le port ont été arrêtés dans leurs maisons le samedi matin. A ce jour, aucune nouvelle du douxième.

Dimanche 8 juin 2008. Dans la matinée, a lieu une tentative de réunion des habitants dans le quartier à l’entrée Nord de la ville. Ils sont très vite encerclés et beaucoup sont arrêtés. Sur la route entre Guelmin et Ifni sont installés quatre barrages en plus du barrage habituel, tout jeune qui est arrêté à ces barrages se voit interrogé et fouillé ; s’il possède du matériel photo et caméra, celui-ci est confisqué. Dans le centre-ville, des PC et des téléphones portables ont été réquisitionnés pour tenter de limiter les communications avec l’extérieur. Les communications téléphoniques sont surveillées. L’ordre a été donné de ne délivrer aucun certificat d’agression.

Point Media :

La chaîne Al Jazeera a communiqué depuis le samedi matin sur la situation à Ifni. Le directeur d’Al Jazeera Maroc a été arrêté à Rabat, interrogé 4 heures puis relâché. Les autorités marocaines, qui démentent qu’il y ait eu des morts et parlent uniquement de 44 blessés dont 27 chez les policiers, accusent Al Jazeera de « légèreté dans la collecte d’information ». Les chaînes 1 et 2 ont parlé de manifestations pacifiques et n’ont fait état que de l’arrestation des 12 chômeurs.

Le Premier ministre marocain s’est exprimé sur la première chaîne pour dire que la population d’Ifni était très calme et pour nier qu’il y ait eu des morts. Des vieilles vidéos de 2004 ont été passées pour faire croire que rien ne s’était déroulé ce samedi 7 juin 2008.

A Rabat, le samedi à 16 heures, une personne du centre marocain des droits de l’homme (CMDH) a organisé une conférence de presse avec TV 13, des TV espagnoles, Al Jazeera et d’autres médias. Cette personne a été arrêtée le dimanche à 18h puis libérée à minuit après interrogatoire.

Jeudi 12 juin : grève générale dans la ville pour demander le retrait des flics de la ville. A 18 heures, ceux-ci quittent leurs positions dans les quartiers chauds et ils se concentrent autour de la Pachawiya, du commissariat, de la caserne, et dans les différentes écoles et lycées de la ville. En soirée, 4 cadavres ont été retrouvés sur la plage de Sidi warzeg à 10 km au sud de la ville. Aux questions de la population portant sur l’identité des naufragés, l’hôpital a refusé de leur dire de qui il s’agissait. Le Pacha a déclaré qu’il s agissait d’africains clandestins. [Sidi Ifni étant une voie de départ vers les Canaries].

Dimanche 15 juin Un homme âgé de 74 ans, en chaise roulante, a été tabassé avec son fils après que les flics sont entrés dans leur maison. Il est décédé suite aux coups reçus.

Lundi 16 juin, 8000 personnes manifestent pour réclamer le départ des forces de l’ordre, la libération des détenus, une enquête sur les meurtres, les viols, les agressions sexuelles, les tortures et les vols commis par des forces de répression. Les forces auxiliaires sont intervenues pour disperser la manifestation. Un jeune Ifnawi de 16 ans a été grièvement blessé au niveau de la tête par une bombe lacrymogène lancée par les flics.

En soirée 7 personnes, libérées par le juge d’Agadir, sont accueillies en héros par la population.

Mardi 17 juin, 4 membres du Secrétariat local ont été arrêtés à 4 h du matin au retour de la montagne.

Mercredi 18 juin : la population de la ville a commencé un sit-in illimité jusqu’à la libération de tous les détenus et le retour des disparus.

Le même jour, la commission parlementaire d’enquête sur les événements de Sidi Ifni a été crée. Elle est composée de 15 membres de la Chambre des représentants. Il s’agit de Noureddine Moudian (président et membre du part Al Istiqlal dont le Premier ministre a déclaré dans les médias que rien ne s’était passé dans la ville de Sidi ifni), Mustapha Ramid (premier vice-président et membre du Parti islamiste de la justice et de développement), Ahmed Touhami (deuxième vice-président), Omar Sentissi et Mohamed Mustapha Ibrahimi (rapporteurs), Bouazza Lamrami (secrétaire), ainsi que Saïd Dour, Tayeb Mesbahi, Abdelwahed Ansari, Abdeljabbar Qastalni (représentant de Tiznit au parlement), Fatima Moustaghfir, Najima Taytay (elle est repartie de Sidi Ifni dès le premier jour de sa visite), Abdallah Aberki, Taher Chakir et Hassan Mabkhout.

Dans une déclaration à la presse, le président de cette commission, Noureddine Moudian, a indiqué, que « toutes les personnes auditionnées jusqu’à présent ont fait montre d’une pleine coopération, aussi bien au niveau central que local, permettant aux membres de la commission de se faire une idée globale sur le déroulement des incidents qu’a connus la ville ». Cette déclaration a été faite par M. Moudian à son arrivée à la ville de Sidi Ifni en compagnie de tous les membres de la commission parlementaire. Il a en outre annoncé l’ouverture des séances d’audition des témoignages de certains habitants de la ville. « La commission est ouverte à toutes les personnes et catégories pouvant l’éclairer dans la recherche de la vérité sur les incidents et leurs causes et conséquences », a-t-il déclaré avant d’ajouter que « l’action de la commission dans la ville de Sidi Ifni n’est pas limitée dans le temps, puisqu’il sera procédé à l’audition des témoignages de nombreuses personnes se considérant comme victimes, de même qu’il sera procédé, dimanche à l’audition de responsables au sein du corps des autorités locales, du médecin de l’hôpital, d’acteurs économiques et de la société civile et de certains élus locaux, aux côtés de toute personne dont le témoignage est jugé utile pour faire la lumière sur ce qui s’est passé à Sidi Ifni ».

On peut être sceptique sur le contenu du rapport final car les grands responsables de la sécurité régionale et des forces auxiliaires, ainsi que le préfet de Tiznit ont refusé de se présenter seuls, et ont insisté pour témoigner en groupe devant la commission….

Le 26 juin : Le Centre marocain des droits de l’homme organise une conférence de presse au siège des avocats de Rabat pour présenter son rapport primitif concernant ce qui s’est passé le Samedi 7 juin à Sidi Ifni. Deux témoins ont présenté leur témoignage :

-  Meriem, une jeune fille de 22 ans, a été arrêtée par deux flics le matin en rentrant chez elle après avoir donné à manger à ces brebis : pendant une journée, les policiers l’ont torturée, l’ont déshabillée totalement, ont tenté de la violer au sein du commissariat de la ville, avant de la relâcher.
- 
-  Mohammed, un jeune menuisier de 32 ans, a été arrêté dans son atelier par les flics, torturé, violé avec une matraque, et gravement blessé au niveau des testicules.
-  À la conférence de presse, en plus des journalistes présents et surtout de la chaîne al Jazeera, il y avait un représentant du consulat des Etats-Unis (!!!) et différents représentants des associations marocaines des droits de l’homme. Cette conférence a été animée par Sbeelil Brahim, directeur du Centre marocain des droits de l’homme, filiale de Sidi Ifni. Après la fin de la conférence, la voiture transportant les deux témoins, la femme de Sbeelil Brahim et un autre militant des droits de l’homme, a été assiégée par des flics, qui les ont amenés au commissariat de l’Océan à Rabat, sous prétexte que la plaque d’immatriculation de la voiture aurait été falsifiée !!!!!

27 juin : 1h30 du matin, 20 hommes en civil ont saccagé la demeure de Sbeelil Brahim à Rabat pour le kidnapper et l’amener dans un endroit inconnu jusqu’au 30 juin, où il a été placé dans la prison de Salé.

Le 29 juin : la commission est déjà à Sidi Ifni, et elle compte rester plus qu’une semaine.

Le 30 juin : la journée célébrant l’indépendance de la ville de la colonisation espagnole, la population a décidé de la fêter à sa manière : tous les habitants se sont habillés depuis le matin en noir, et ont défilé dans les principales avenues de la ville.

L’après-midi ils ont décidé de reprendre un sit in dans le quartier Boulaaâlam, cette fois-ci jusqu’à la satisfaction des revendications, la libération de tous les prisonniers et des personnes kidnappées, et la suspension des poursuites judiciaires contre les jeunes réfugiés dans les montagnes.

Le 1er juillet, vers 4h30 du matin une unité spéciale est entrée violemment dans la maison de M. Lakrik à la recherche d’un membre présumé du Secrétariat local (Issam Mohammed : ils ont déjà essayé de le coincer deux fois avant, ils ont même essayé de prendre son pére à sa place) réfugié dans la montagne, selon M. Lakrik ils étaient 15 flics armés et masqués, mais cette personne était heureusement partie sortie 5 minutes avant l’assaut.

5h00, 20 estafettes (chacune contenant 17 flics) ont attaqué le lieu du sit in ; à ce moment-là 15 jeunes se trouvaient dans les tentes. Les flics ont commencé par enlever les drapeaux, les banderoles, démonter les tentes. Les 15 jeunes ont réveillé les habitants qui sont rapidement arrivés sur les lieux, ils ont essayé d’expliquer aux flics que leur-sit in était pacifique, mais les flics ont arrêté un homme. Les jeunes ont commencé à affronter les flics, les affrontements ont commencé de là jusqu’à 6h30, heure à laquelle l’ordre a été donné aux flics de se retirer en attente des renforts. Bilan : plusieurs flics blessés, 4 jeunes arrêtés, 13 autres blessés.

8h00 : à peu près 150 jeunes se sont rassemblés sur le lieu du sit in ; l’info a été diffusé dans la ville ; les habitants des autres quartiers ont rejoint le lieu du sit-in, à midi 600 personnes étaient déjà là, les drapeaux, les banderoles, les tentes ont été remis en place.

12h00 : les habitants ont mis fin au sit-in quand ils ont appris que des renforts allaient venir d’Agadir (situé à 190 km de Sidi Ifni) : 4 camions des gendarmes, 50 estafettes de forces auxiliaires, 30 estafettes des brigades d’intervention rapide.

13h00 : les renforts arrivént à Tiznit (située à 75 km de Sidi Ifni) où ils s’arrêtent en attendant de nouveaux ordres.

Le même jour, la commission parlementaire quitte la ville après avoir rassemblé 150 témoignages.

2 membres du Parti islamique de la justice et du développement (PJD) se sont retirés de la commission, suite au refus d’un grand responsable régional qui est le préfet de Tiznit de se présenter seul devant la commission sans ses aides et secrétaires !!!!

Le 3 juillet : 20h30, une manifestation de 2000 personnes s’apprête à défiler dans les rues de la ville en protestant contre le nouvel assaut qui se prépare une nouvelle fois contre les habitants de la ville, ils réclament le droit de manifester et la satisfaction de leurs revendications.

Sidi ifni risque d’exploser à n’importe quel moment, surtout que beaucoup des Ifnawi des autres villes (étudiants surtout), de la France, des îles Canaries commencent à revenir dans la ville pour l’été.

Faites circuler ce tract et ces informations autour de vous car la répression au Maroc se nourrit aussi du silence des médias français…

De nouvelles informations nous sont parvenues

http://nantes.indymedia.org/article...

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